Comment naissent les bonhommes de neige ?
Voici une ancienne histoire que je tiens d’un vieil ermite, une de ses aventures du temps où il voulut apprivoiser un bébé-neige.
Après avoir préparé longuement son expédition dans la montagne, avec un sac à dos plein de pain et de fromage, le vieil
homme se mit à l’affût en haut, tout en haut d’une grande colline. Déjà dans son jeune temps il l’avait remarqué : les
bonhommes de neige ne viennent que lorsque la neige avait recouvert leurs traces : pas moyen de voir d’où ils venaient, encore
plus malin : ils repartaient discrètement à la fonte des neiges : comme cela leur pas dans la neige disparaissaient aussi : pas
possible de les suivre jusque chez eux ! C’est sûr c’est intelligent, très intelligent un bonhomme de neige. Mais mon vieil ami
l’était aussi, et patient en plus.
Voilà des jours et des nuits qu’il surveillait la vallée, du moins quand il pouvait, le vent et le brouillard lui cachaient parfois un coin
du village. Il avait choisi une pente qui descendait jusqu’au village, du coté de l’école; et oui, en fouillant dans sa mémoire une
autre vérité lui était apparue: les bonhommes de neiges aiment les enfants, ils y en a toujours dans les cours d’école.
Au bout de deux semaines 3 miches de pains et 2 fromages, ca y était : il s’était mis à neiger. Ca lui faisait chaud au cœur, au
petit vieux tout emmitouflé dans sa fourrure avec le bout du nez tout gelé. Le soir il s’est mis en position, tout doucement, à
quelques mètres derrière un groupe de sapins. Une couverture blanche en plus, un grand chapeau bien chaud et le voilà
immobile, l’œil vif et les sourcils tout blancs, il avait froid mais il saurait, ca oui, il allait savoir d’où ils venaient ses bonhommes
là. La nuit fût longue, les flocons gros et nombreux, peut être les a-t-il compté trop longtemps, il fini par fermer l’œil et entrepris
un voyage au pays des songes. Un chant du coq, montant du village, le tira de son sommeil , il se retrouva tout blanc, recouvert
d’un énorme couche de neige. Superbe ! pensa-t-il, ils vont me prendre pour l’un des leurs !, et se rendormit aussitôt.
Midi ! le clocher du village l’a réveillé, il est midi. Trop tard, une superbe silhouette ronde, imposante, avec un vieux chapeau et
un nez en forme de carotte souriait devant le portail de l’école. Cette année encore il avait échoué, il retourna directement dans
sa petite maison y retrouver un lit bien chaud en se jurant de recommencer l’année prochaine.
Aller comprendre pourquoi, cette année là, une dizaine de garçons qui étaient à l’école ont pu lui confirmé ses dires : ils avaient
tous vu un gros bonhomme de neige se faufiller entre les sapins, tenez, même que c’était juste après les 12 coups de midi !
Moi je crois que si l’on regarde un gros flocon de neige, de tout près, on a une chance d’y voir un tout petit bébé-neige, mais
çà je ne l’ai pas dit à l’ermite, il ne m’aurait pas crû.
Rhô-main